1. |
Les jours de Vénus
04:34
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Or que le plaisant Avril – tout fertil
Donne aux plaines la verdure,
Et Jupiter à son tour – fait l’amour,
Je veux suivre la nature.
Voicy les jours de Vénus – revenus
Où fait l’amour toute plante :
La terre grosse produit
Et son fruit – Ore toute chose enfante
Le champ descharge son sein, qui est plain
D’humeur délicate et tendre
Et se fiant aux beaux ans – du printans
Ose sa semance rendre
Tout rit : jusqu’au fond du cœur – son ardeur
La bonne Venus elance
L’univers de bout en bout – sent par tout
Sa chatouilleuse puissance.
Quand le gracieux soleil – prit son œil
Pour nous donner la lumière,
Je ne crois qu’un renouveau – vint plus beau
A sa naissance première.
Flore se regaillardit – Et verdit
Et faict rajeunir le monde,
Poussant d’amoureux plaisir – le désir
Sur terre, en l’air, et sur l’onde.
Toute espèce d’animaux – a grans saulx
Par les campagnes bondissent,
Et puis de Cupidon poussez, insensez
De leur femelles jouyssent.
Voyant le flambeau d’aymer – enflammer
Les cieux, la mer et la terre,
Doy-je mectre à nonchaloir – le vouloir
Du Dieu qui nous fait la guerre ?
Bien que jamais ta beauté n’a esté
Moins de mon cœur esprovee
Si est ce qu’en ce doux temps – je la sens
Plus en mon ame engravée.
Mon feu croit en ce beau moys – toute fois
Quand l’hyver nous viendra poindre
De violente froideur, - Ma chaleur
Ne se pourra faire moindre.
L’age du printans defaut – par le chaut,
Et l’hyver chasse l’automne,
Mais j’ay en toute saison - la prison
Où ta beauté m’environne.
Pour un autre feu nouveau – le flambeau,
Qui m’echauffe la poictrine,
Ne peut s’estaindre jamais :
Je me pais d’une flame si divine.
Comme l’animal, naissant - et croissant
Dans le feu, ne sçauroit vivre
S’il s’eslongnetant soit peu – de son feu
Ainsi je meurs sans te suivre.
En ce feu me nourris – c’est mon ris :
C’est ma brusleure et mon aise :
Mon plaisir, mon alyment, - seulement
Je respire en telle braise.
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2. |
J'ai bien vécu
04:05
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J'ai bien vécu / Et J'ai bien ri
C'est sans issue / Et sans cris
J'attends la mort
J'ai bien vécu / Et J'ai bien joui
Dans la soie cossue / De mon lit
J'attends la mort
Vieillesse, cesse
Sénescence, flanche
Vétusté, fais chier
Vieillerie, finit !
J'ai bien vécu / Et j'ai vieilli
J'étais prév'nu / Ça finit
J'attends ma mort
Vous êtes venus / Je vous souris
Je n'en peux plus / C'est fini
J'attends ma mort
L'Aid'-soignant doux / Et tenace
C'est un ange roux / Qui m'enlace
Viens t'en la mort
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3. |
Partir
03:49
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Gouter à d’extrêmes plaisir et partir sans ne jamais se soucier
Ni des autres ni de soi quand au loin l’astre se noie
L’âme légère s’endormir paisiblement sur un sourire
Partir vers l’éternité rejoindre l’immensité
Voyez à l’horizon les yeux du temps se sont éteint
Voyez à l’horizon les yeux du temps ce sont les miens
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4. |
Les larmes
04:47
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Les larmes / Tes armes / Pour que je parte pas
Tout rouges / Tes yeux bougent / Pour dire Non, reste avec moi
L’évidence
Notre amour n’a plus rien d’une danse
L’un contre l’autre
Nos épines nous déchirent la peau
Ta guerre / On la perd / M’oblige à fuir ton univers
Tes menaces / Si tenaces / Tchao. Me font quitter l’impasse
L’apparence
Juste trompeuse qu’on tenait encore la danse
L’un dans l’autre
Plus d’sensation, j’ôte mes pas des vôtres….
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5. |
Victoire
03:33
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Jour-ci, jour de la Victoire
De l'Homme sur la Bête, joli soir
Où l'Homme aime l'Homme sans histoire
Aujourd'hui ce jour de Gloire
Jour-ci, jour de grand Triomphe
Traquée la Bête, tuée l'Immonde
Toute fraîche la terre de sa tombe
Enfin s'envolent les colombes
Journée d'espoir en somme
La Mal a quitté l'Homme
Le Bien est apparu
Y aura jamais plus d'cocus
Mais Chhhhut... VICTOIRE et GLOIRE !
Demain vient une nouvelle ère
Demain soudain solidaires
Aimer, baiser sans compter
Bondieuseté à satiété
Vous voici tous des presque-dieux
A force de Croire, religieux
La tête déjà dans les cieux
Vous vous espérez heureux
Victoire, chantez tous fort
Partout promenez son corps
(Mais?) Que d'la Bête l'Homme survive
La vie pas plus chétive
Journée d'espoir en somme
La Mal a quitté l'Homme
Le Bien est apparu
Mais VICTOIRE et GLOIRE !
Moi, je reste seul ce soir
Hagard face au miroir
J'y vois un homme sans fard
Doutant de la VIC-TOI-RE.
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6. |
Sourde
05:10
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En ces temps durs où les loups affamés
rodent aux portes des fermes isolées
Au fin fond d'une campagne blanche enneigée
Sur sa couche Jeannette peine à accoucher
Soutenue par Suzanne venue la veiller
la paysanne souffre à délivrer
Comme un cadeau qu'on a trop désiré
Aux premières heures de Noel Sourde est née
Sourde regarde les oiseaux
Sourde s'envole très haut
Des rêves plein la tête
Ses rêves plein la tête
Sourde est mouette
Comme un monstre à qui l'on aurait refusé
la langue et l'oreille juste l'œil pour pleurer
Dans une prison de silence enfermée
Sourde grimace aux regards de pitié
Quand dans l'air ses mains se mettent à danser
Quand par ses cris elle devient la risée
Sourde se moque bien qu'on puisse se moquer
Juste une larme qu'elle retient pour ne pas montrer
Le seul travail qu'on veut bien lui confier
C'est les vaches à garder là bas dans le pré
alors toute la journée à l'ombre du pommier
la tête dans les nuages Sourde peut rêver
En ce soir d'orage les bêtes sont énervées
La nuit est tombée il est temps de rentrer
Mais sous le pommier Sourde n'est plus abritée
Elle est oiseau blanc dans le ciel noir d'été
Sourde est là haut avec les oiseaux
Sourde restera très haut
Des rêves plein la tête
Ses rêves plein la tête
Sourde est mouette
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7. |
Quand on sera vieux
04:41
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Quand nous en serons à n plus trainer nos carcasses
Quand nous en serons à n plus lacer nos godasses
Quand nous tomberons en voulant monter la marche
Que nos squelettes de carton seront bons pour la casse
Nos regards s’uniront dans une profonde évidence
Nos corps se soutiendront forts de notre connivence
Quand nous aurons l’œil vitreux comme du plexiglass
Quand nous mangerons à la vitesse des limaces
Quand nous en seront à n plus sortir sans angoisse
Quand les regards des jeunes seront pour nous des menaces
Nos présences seront notre seuls biens d’importance
Nos silences seront d’or comme le sont nos alliances
Mais aujourd’hui nos regards se croisent et se manquent
Mais aujourd’hui nos corps se toisent et se planquent
Je nous avais rêvé dépendant mais heureux
Ensemble quand on sera vieux
Mais aujourd’hui nos présences manquent tellement d’esprit
Mais aujourd’hui nos silences sont vides et sans vie
Je nous avais rêvé souffrants mais heureux
Ensemble quand on sera vieux
Quand nous ne rangerons plus les choses à leur place
Quand nous réécrirons les souvenirs qui s’effacent
Quand nos goûters d’amis se feront cimetière Montparnasse
Que nous quitterons la maison pour celle des patriarches
Nos regards couleront comme une rivière de jouvance
Nos corps se tendront la main en signe de vaillance
Quand nous serons arrivés au fond de l’impasse
Quand nous aurons peur que l’un avant l’autre trépasse
Quand nous décideront de nous évader par le gaz
Histoire de prendre ensemble le wagon première classe
Nos présences seront le seul frein au choix de l’absence
Nos silence seront je t’aime dans le langage des anges
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8. |
Le bal des ardents
04:16
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A l'hotel Saint Pol en bord de Seine
Bal masqué invité par la Reine
Fin Janvier 93
la fête promet d'être belle
et le temps s'efface place à l'histoire ancienne
le charivari commence à peine
Bienvenue mes seigneurs au bal des ardents
Gentils damoiseaux et damoiselles
Dansent tout feu tout flamme au bal des ardents
6 sauvages endiablés se démènent
de nobles gentihommes, le roi lui même
pour éviter tous problèmes
afin qu'ils en sortent indemnes
torches éteintes sous peine de chatiment suprème
Monsieur d'Orleans entre en scène
Brûlent les seigneurs au bal des ardents
les cris à l'horreur se mêlent
L'enfer et ses flammes au bal des ardents
Le diable et tous ses démons
étaient au balcon
du bal des ardents aux tisons
Charles sauvé par un jupon
perdit la raison
la maison de France à l'abandon
le charivari commence à peine
Bienvenue mes seigneurs au bal des ardents
Gentils damoiseaux et damoiselles
L'enfer et ses flammes au bal des ardents
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9. |
Hambourg
03:31
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Sur quelques clichés en noir et blanc d'eux 2
ils ont l'air heureux
juste avant 62
Lui brun et elle blonde, pt'être un peu trop sérieux
l'art d'être amoureux
jusqu'en 62
Astrid
Stuart
Hambourg
Astrid
Stuart
Hambourg
il plaque sa guitare à l'aube de la gloire
Il sourit à peine
l'embrasse à bouche pleine
Elle face au miroir et lui dans son regard
ses photos, ses tableaux
le sang dans son cerveau
Astrid
Stuart
Hambourg
Astrid
Stuart
Hambourg
Il est jeune, le restera
Jeune et beau et mort à la fois
depuis 62, depuis 62
l'histoire en restera là
forever young etc
depuis 62, depuis 62
depuis 62, depuis 62
l'histoire en restera là
forever young etc
depuis 62, depuis 62
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10. |
Retrouvailles
04:12
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C'est moi, M'as-tu reconnu
C'est moi Et dix années de plus
On s'croise ici Au hasard de nos vies
On se sourit On a mûri
Dis-moi qu'es-tu devenu ?
Comment la vie t'a-t-elle rendu ?
Ne revenons ni sur ta fuite en Asie
Ni sur ma peine et tout ce gâchis
Et tu le vois comme je suis ému
Je bois tes paroles décousues
Tu me racontes le meilleur de ta vie
On se décompte nos amis partis
Chez toi des rides sont venues
Tes bras, tes doigts, rien d'inconnu
Je finis par te confier mon envie
De t'inviter cette nuit dans mon lit
Le passé n'est pas passé
Si pour s'en délivrer, il faut le cadenasser
Le passé n'est pas classé
Si pour s'en libérer, il faut le chasser
Voilà, ce qui fut dans la rue
Voilà, toi et moi résolus
Tu m'as dis oui Je te rejoins cette nuit
Folie, tu le rêvais donc aussi
Chez moi, les rideaux sont tirés
Pour toi, retrouvailles tamisées
T'as sonné t'es là je suis tétanisé
Perdu paumé Que faire t'oublier
Mais les étoiles brillent bien plus longtemps que nos amours fragiles
Mais les étoiles brillent bien plus longtemps que nos amours futiles
Faut-il pour se délivrer Céder à la passion qui vous a griffé
Faut-il pour se libérer S'enivrer du poison qui peut vous tuer
Faut-il pour se ranimer Se gâver d'émotions quitte à étouffer
Faut-il pour se raviver Appuyer faire pression sur la plaie infectée
T'as sonné à l'entrée je suis tétanisé
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